Infos perso |
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Prénom : Jean-Luc Sexe : Homme Situation : Célibataire, avec enfant(s) Date de naissance : 13 Juin 1970 (53 ans) Localisation : Bourg-lès-Valence |
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Son petit mot |
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Maintenant je sais une bonne fois pour toutes qu'on ne chasse pas les images, et encore moins les brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres, on ne chasse pas les résonances ni les souvenirs qui se réveillent quand la nuit tombe ou au petit matin, on ne chasse pas l'écho des cris et encore moins celui du silence. No et moi, Delphine de Vigan
Les yeux de Liberté évitaient toujours de le rencontrer. Gêné de s'adresser à un profil ou à un front, Horace l'arrêta : – Pourquoi regardez-vous ailleurs ou vos pieds lorsque je vous parle ? – Quand j'évite votre visage, je contrôle mieux mon désir. – Ah..., fit-il en s'efforçant de diminuer sa gêne. – Ça ne vous dérange pas ? – Non... non. – Je pourrais avoir un verre d'eau ? – Oui, bien sûr. Il la conduisit dans la cuisine et lui servit un verre d'eau minérale qu'elle assécha aussitôt. Les yeux collés au carrelage, Liberté murmura alors avec une timidité mêlée d'audace : – Lorsque je suis troublée, ça me donne soif... Tendant brusquement le verre vide, Liberté ajouta : – Je peux en avoir un autre ? Tremblant, Horace lui versa un second verre sans oser répondre ; elle le but aussitôt en fichant sa paire d'yeux dans les siens. Boxé par ce regard expéditif que tous subissaient, il resta groggy. Elle aussi fut remuée de l'avoir atteint. Tout était avoué. Liberté se ressaisit et lança avec tristesse : – Je suis déçue... les grands aveux doivent être simultanés. Et vous avez été moins inventif que moi pour dire les choses sans les formuler. Pourquoi ne faites-vous pas un effort ? – Je suis un peu dérouté par la répétition... Habituellement, les choses ne sont dites qu'une fois. – Habituellement..., reprit Liberté avec tristesse. Puis elle poursuivit : – Je voudrais que chacune de nos rencontres soit une autre première fois. Quand on est rempli de passé, on est sale. Alors, je sais, répéter cette scène peut vous paraître étrange, fastidieux même, mais on ne va tout de même pas se satisfaire d'un brouillon de rencontre ! – Non, bien sûr... – La vie n'a pas le droit d'être en dessous de ce qu'elle devrait être. Vous ne trouvez pas ? – Je me sens prêt, dit-il avec résolution. – À quoi ? – Voulez-vous qu'on se re-rencontre encore une fois ? – Si ça ne vous dérange pas... C'est en corrigeant une scène, au fil des prises, qu'un acteur l'améliore... Peut-être qu'aimer vraiment c'est ça, répéter des émotions jusqu'à ce qu'elles soient enfin sublimes et spontanées. Comme au piano, il ne faut pas sentir le travail... Liberté s'arrêta et, furtive, ajouta à voix basse : – J'ai envie de vous aimer sans effort. Sur ces mots, elle sortit. À nouveau, Liberté sonna, heureuse de savoir que cet homme la rejoignait d'instinct dans son ambition. Certes, elle le devinait dérouté ; mais ils s'aimaient du même amour, pas miniature, non, une fanfare d'appétits légers à vivre, rien à voir avec la corvée sentimentale que se tassent la plupart des époux. Mademoiselle Liberté (Alexandre Jardin)
Ce que j'aime ?
Quelques lectures... - L'étranger (Albert Camus) - La petite marchande de prose (Daniel Pennac) - Comme un roman (Daniel Pennac) - La grammaire est une chanson douce (Erik Orsenna) - La guerre amoureuse (Jean-Marie Rouart) - Les sirènes de Bagdad (Yasmina Khadra)
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. (Sénèque)
Le plus grand obstacle à la vie est l’attente, qui espère demain et néglige aujourd’hui.
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